KIMONO D'AUTOMNE

Dans l'élaboration de notre kimono nous avions certaines contraintes à respecter : rester sur une forme traditionnelle du kimono et se décrire à travers des motifs inspirés de la nature.

J'ai choisi le Hômongi, plutôt réservé aux visites semi formel, car le motif est concentré sur les manches et la partie basse du kimono, me permettant de réaliser des motifs travaillés sur le temps imparti.

Il est apparu à la fin de l'époque Taishô (1912-1926). 

Il est porté pour des mariages, cérémonies du thé ou autres soirées. Auparavant orné de 3 blasons familiaux, il est remplacé par un seul emblème, voire aucun, de nos jours.

Pour ce qui est du obi, j’ai préféré un nœud en tambour (ô taiko musubi)  afin d’y cacher un motif à l'intérieur. De plus, il convient à toutes les occasions.

J'ai tout de suite pensé aux champignons, car ils sont un peu à part dans le monde vivant, ni vraiment animaux ni vraiment végétaux. 

Au Japon on les appelle " take" ou encore "kinoko" qui peut se traduire par "enfant des arbres". Très poétique, cette traduction m'a permis de lier la culture animiste japonaise à une autre qui me passionne : la culture celtique où le petit peuple ( fée, faune, ondine...) personnifie aussi la nature. Et c'est une culture dans laquelle je me suis beaucoup réfugiée dans mon enfance.

Il existe tellement de spécimens  différents de champignons, une espèce très variée en terme de formes et de couleurs, parfait pour explorer. Mais j'ai choisi de mettre à l'honneur des espèces exclusivement japonaises ( enoki, shiitake, hiratake, kikurage… ) pour rester dans le thème nippon.

Mon obi étant aux couleurs de l’érable rouge, je choisis un bleu foncé soutenu pour le mettre en valeur par le contraste des couleurs car ce sont des complémentaires.

La couleur bleue au Japon se dit “Ai”, qui signifie paix et sérénité, une signification qui me plait et qui entre en accord avec la vision que j’ai de l’automne : la saison des sons doux et feutrés, étouffés par l'épaisseur des feuilles au sol.